Dans le cadre du Festival, les Rencontres de Cambremer, j’ai participé à l’opération “C’est du Vécu” qui consistait à passer 2 jours chez un producteur de produit AOC / AOP. L’invitation était trop belle pour ne pas l’accepter, alors j’ai pris mes bottes et mon parka (non j’plaisante !) pour me rendre en Normandie et tout connaitre sur un produit bien méconnu : le Poiré Domfront.
C’est du Vécu : 2 jours chez un producteur de Poiré Domfront
Jeudi 1er mai
Jeudi 1er mai midi, en route pour la Normandie ! Un TER, un TGV et un Intercités plus tard, me voilà en gare de Flers où Daniel Gerard, producteur de Poiré Domfront et son petit fils m’accueillent. Nous nous rendons chez lui et sa femme à Barenton à une trentaines de kilomètres de là. Nous faisons connaissance en chemin, le contact se fait naturellement et nous rentrons rapidement dans le vif du sujet. Le long de la route, les vergers de poiriers et de pommiers fleurissent le paysage. C’est juste magnifique !
Il doit bien être 19h lorsque nous arrivons chez Daniel. Petit passage chez son fils qui habite à quelques mètres de chez lui pour y déposer son petit fils. Ici se trouve l’exploitation de vaches laitières. J’apprends d’ailleurs qu’un veau vient de naitre. C’est la femme de Daniel qui s’occupe des bêtes et notamment de la traite. Elle nous rejoindra plus tard chez eux.
Nous voilà installés dans la cuisine et c’est tout naturellement que Daniel me propose de goûter à son Poiré Domfront. C’est l’heure de l’apéro après tout !
Jusque là, je ne connaissais pas le Poiré. Je suis venue ici sans m’être renseignée sur le sujet afin de profiter à fond de mon immersion et pouvoir questionner le plus naturellement Daniel.
Une bouteille et nos verres posées sur la table, nous allons commencer la dégustation ! Je découvre alors un joli Poiré couleur or avec de fines bulles qui remontent tout doucement à la surface. Cette première rencontre visuelle me fait bonne impression ! Il est enfin temps d’y goûter : je découvre une douce odeur fruitée et en bouche, tous les arômes de la poire. Le Poiré est léger, sucré et se laisse boire sans difficulté. Il me semble parfait pour l’apéro notamment pour nous les filles qui aimons bien les boissons légères ou pour accompagner un dessert en fin de repas.
Entre temps, Thérèse la femme de Daniel est rentrée, elle nous accompagne donc dans cette dégustation et nous propose de grignoter quelques tranches de saucisson de canard en attendant que le repas soit prêt.
A noter d’ailleurs que ce saucisson était juste merveilleux, un de ceux qu’on ne trouve pas en magasin mais en provenance d’une production locale et artisanale. Franchement, c’était excellent et je ne suis pas sûre d’en retrouver un aussi bon avant un bon moment.
L’ambiance est conviviale, nous partageons un repas simple sans chichi, ce qui me fait sentir comme chez moi. J’apprécie vraiment que la soirée se déroule ainsi, je me sens 100% immergé dans leur quotidien. Nous parlons de tout et de rien comme si nous nous connaissions bien. La soirée défile, et les dégustations aussi. Daniel ne produit pas que du Poiré Domfront, il me fait donc goûter à presque tout ses produits : un Pommeau qui peut être servi en apéritif, le Poiré qui nous accompagne le long du repas, un Calvados qui se révèle être beaucoup trop fort pour moi, je me rabats donc sur sa liqueur de poire que j’apprécie beaucoup plus.
Après ça, inutile de vous dire que j’ai trouvé le sommeil rapidement.
Vendredi 2 mai
Le lendemain matin, je me réveille tranquillement après une bonne nuit de sommeil. L’odeur du pain grillé dans la cuisine me fait vite descendre de ma chambre. Daniel est en train de préparer le petit déjeuner, Thérèse est déjà au travail depuis longtemps. Nous petit déjeunons rapidement et partons ensuite pour l’exploitation. J’avais demandé à Daniel la veille si nous pouvions aller voir le petit veau et le reste du troupeau avant la visite de ses vergers.
Me voilà plongée dans l’univers fermier, je pourrais y passer quelques jours sans problème je crois. J’aime la campagne, j’y ai passé beaucoup de temps enfant et c’est vraiment de bons souvenirs. Les petits enfants de Daniel nous suivent dans ma visite et on l’air de s’éclater à la ferme. Je trouve que c’est vraiment une chance de pouvoir grandir à la campagne ainsi. on apprend tant de chose !
Je découvre enfin le veau né hier qui a l’air épuisé d’ailleurs. Il est si petit, je n’en avait jamais vu un si jeune 🙂
Après ce petit tour, nous retournons chez Daniel où se trouve juste à coté de la maison l’un de ses vergers de poiriers et de pommiers. Malheureusement pour moi, les poiriers ne sont plus en fleurs. Daniel m’explique que la floraison est très éphémère alors que pour les pommiers, elle dure plus longtemps. Il est du coup assez simple de repérer les pommiers qui sont eux toujours en fleurs. Je suis Daniel dans le verger où des vaches et un énorme taureau pâturent. Je ne vous cache pas que ce fût un moment un peu délicat pour moi car le taureau me faisait un peu peur, surtout quand j’ai vu les vaches se diriger vers nous.
Le soleil pointe le bout de son nez ce qui donne de jolies couleurs à ce paysage qui était sous la pluie à mon arrivée.
Sur certains poiriers, il reste quelques fleurs, il faut vraiment les chercher. J’imagine à quel point cela devait être magnifique il y a quelques semaines. Daniel en profite pour m’informer sur les poiriers, les espèces, etc. Un adage local dit qu’après avoir mis 100 ans à grandir, le poirier produit pendant 100 ans avant de s’éteindre après 100 nouvelles années. 300 ans de vie, ça laisse songeur…
Daniel me fait ensuite visiter ses caves, on y trouve du Poiré bien sûr mais aussi d’autres produits comme le Calvados qui est lui aussi un produit AOC / AOP. La visite est intéressante. J’avais eu l’occasion de visiter de grandes caves dans le Bordelais mais jamais de petites caves bien plus “personnelles”.
Ensuite viens une petite démonstration de l’appareil qui pose les étiquettes sur les bouteilles.
Et là…totale découverte ! Daniel me montre son alambic. Mais qu’est ce que c’est ? Si j’avais des connaissances en œnologie, je le saurai mais ce n’est pas vraiment le cas. L’alambic sert en fait pour la distillation. Je ne vous ferai pas un exposé à ce sujet et vous renvoi directement sur Wikipedia qui l’explique très bien et mieux que moi. Tous les producteurs n’en ont pas mais Daniel a cette chance, ce qui lui permet d’être indépendant sur cette partie.
La visite est terminée, nous rentrons chez Daniel, c’est l’occasion pour moi de le questionner sur des points qui m’ont échappé pendant la visite et de découvrir toute sa gamme de produit pour une séance photo. Et vous imaginez bien qu’il faudra déguster ensuite 😉
Tous les produits y passent : Poiré, liqueur de Poire au Calvados, Pommeau, Calvados, jus de pomme et jus de poire en version pétillante ou non.
Daniel propose ses alcools sous différents formats et notamment dans de jolies bouteilles avec des formes différentes. Il y en a vraiment pour tous les goûts : du cheval à la moto en passant par des bouteilles en forme de buste féminin ou masculin qui m’ont bien plu.
Après cette séance photo et notre apéro, nous déjeunons avec Thérèse et sa maman. Après le déjeuner, ce sera en quelque sorte la fin de mon aventure chez eux. Nous profitons donc de ce dernier moment d’échange dans la bonne humeur et autour d’une excellente tarte au thon et aux tomates faite par Thérèse.
Le déjeuner terminé, je remercie chaleureusement Thérèse pour son hospitalité avant de partir avec Daniel pour la Maison de la Pomme et de Poire qui se trouve à quelques minutes de chez eux. Nous y sommes attendus pour une visite et une dégustation de Poiré avec d’autres producteurs et une autre blogueuse qui elle aussi a vécu la même expérience que moi chez un producteur de Poirée Domfront différent.
Visite et dégustation à la Maison de la Pomme et de Poire
Nous retrouvons le groupe. Les présentations faites, nous faisons le tour du verger. Alexandra l’autre blogueuse et moi commençons à échanger sur notre expérience, nous faisons tout doucement connaissance.
S’en suit une visite du musée qui explique les process de fabrication, c’est très bien fait et très instructif.
[notification type=”notification_info” ] La Maison de la Pomme et de Poire, musée de France
Visite libre gratuite toute l’année.
Le musée – les collections :
Les collections du musée permettent de découvrir les méthodes de transformation des pommes et poires en boissons cidricoles.
Le verger conservatoire :
Le verger planté en 1982 s’étend sur 2 hectares et conserve une centaine de variétés. Il permet une agréable promenade au cœur d’un espace préservée.
La boutique – produits cidricoles :
La boutique propose de nombreux produits fermiers, dans une démarche de développement local et de valorisation des appellation d’origine. Dégustation, librairie nature, point info tourisme.
Ouvert tous les jours du 1er avril au 15 octobre sauf le 1er mai : de 10h à 12 et de 14h à 18.
Juillet et Aout : de 10 à 12h 30 et de 14h à 18h30
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Après cette visite, place à la dégustation de Poiré avec 5 bouteilles de producteurs différents. C’est à ce moment également que nous faisons la connaissance d’Elsa de l’agence Michèle Frêné avec qui nous sommes en contact depuis le début de l’opération, c’est un peu la nounou des blogueuses en fait (elle s’est tellement bien occupée de nous !).
Nous dégustons tour à tour les Poiré et à mon étonnement pas un ne se ressemble. Certains sont plus fruités tandis que d’autres sont plus “bruts”. Je ne peux pas choisir mon préféré car je les ai tous appréciés. Ils ont chacun quelque chose d”intéressant. C’est ce qui me plait sur ce produit, il est unique et porte en lui la personnalité de son producteur. Ils sont d’ailleurs tous passionnés par leur travail et nous parlent avec amour de leur produit. J’ai toujours été admirative des personnes véritablement investies dans ce qu’ils font et là c’est tout à fait le cas. Ils nous parlent tellement bien du Poiré qu’ils nous emportent avec eux dans leur passion. En tous cas, c’est ce que j’ai ressenti et leur discours m’a donné profondément envie de défendre ce produit méconnu passé la Normandie. Je me suis d’ailleurs beaucoup questionnée à la façon de promouvoir le produit, comment le distribuer à travers la France et même à l’étranger. Car avez vous déjà trouvé du Poiré près de chez vous ? Personnellement, je ne crois pas pouvoir en trouver à Grenoble. Comment le promouvoir, le distribuer à plus large échelle ? Cette question reste pour le moment sans réponse.
Après ce partage, il est temps de prendre la route avec Elsa et Alexandra, pour rejoindre Cambremer où nous allons retrouver les autres blogueuses en fin de journée. Suivra ensuite une soirée dans un beau restaurant pour échanger sur nos expériences, mais aussi faire connaissance. La journée fut longue mais tellement intense que la fatigue est secondaire. Quelle journée !
Car chaque expérience mérite un bilan, je crois pouvoir dire sans aucune retenue que l’opération “C’est du Vécu” est une vrai réussite pour moi. L’expérience est unique et je suis très heureuse d’avoir pu y participer. Rencontrer Daniel fut une belle opportunité pour comprendre le quotidien d’une famille de producteur, leur mode de vie, leur problématique mais aussi avoir la possibilité d’échanger sur nos rythmes de vie bien différents. Ce qui est certain, c’est que j’ai rencontré des personnes sincères, humbles et dans un quotidien citadin à 100 à l’heure, cela fait du bien de prendre le temps d’apprendre, d’écouter et partager nos différences.
Je suis vraiment contente que mon blog ait pu m’ouvrir des portes pour vivre ce genre d’expérience car au fond c’est ce qui m’anime : l’envie d’apprendre, de partager et mettre en avant des personnes, des produits qui méritent d’être au devant de la scène.
Pour en savoir plus sur le Poiré, je vous invite à patienter encore quelques jours afin de vous livrer tous ces secrets dans un article 100% Poiré !