Depuis très longtemps je rêvais de partir en voyage en Iran, je ne sais pas exactement pourquoi, un mélange d’histoire ancienne avec l’empire Perse, Alexandre le Grand, la route de la soie et aussi peut-être un goût d’interdit. Le pays étant réputé plutôt fermé depuis la révolution islamique de 1978.
Une semaine de vacances en Iran
Fin février, un créneau d’une semaine se libère dans notre agenda. Aucun voyage déjà prévu, seule contrainte : départ le 1er dimanche de mars, retour le dimanche suivant. A tout hasard, je fais une recherche Lyon/Téhéran et divine surprise, il y a un vol aller-retour avec correspondance à Dubaï dans notre budget et avec de bons horaires.
J’en parle à ma compagne, réponse : pourquoi pas ! Aussitôt dit, je valide qu’il est possible d’obtenir un visa à l’arrivée et les billets sont réservés.
Maintenant quelques questions ! Comment se déplacer sur place? Que faire et où aller en si peu de temps ? Où loger ? Comment faire pour le change ? etc…
Louer une voiture en Iran ?!
Comme à chaque fois que nous voyageons à l’étranger, nous aimons être autonomes dans nos déplacements, ce qui passe par la voiture de location. Après quelques recherches sur le web, il s’avère que ça ne se fait pas pour les touristes étrangers. La circulation serait chaotique et folklorique et il serait quasi impossible de louer une voiture en agence en raison de l’impossibilité d’utiliser les cartes bancaires internationales.
Bref, ce n’est pas gagné… Pour ce qui est de la circulation locale, on s’en accommodera. En Albanie, il était également déconseillé de conduire d’après les guides touristiques et finalement c’est tout à fait gérable.
Pour la location elle-même, je découvre qu’Europcar dispose d’une agence à l’aéroport de Téhéran. Ce n’est pas donné mais je trouve une Dacia Logan à prix acceptable (environ 50€/jour). En payant la location auprès d’une agence en France, il n’est pas nécessaire d’amener à l’agence iranienne le montant de la location ni la caution en liquide. Donc voiture de location : OK
Itinéraire pour 6 jours de voyage en Iran
Ce point réglé, on peut s’attaquer à l’itinéraire de notre road trip. Avec 6 jours complets effectifs sur place, pas question de faire le tour de l’Iran, pays 3 fois plus étendu que la France.
Une des merveilles de l’Iran est la ville d’Ispahan, ancienne capitale de l’empire Perse, elle est située à 450 km au sud de Téhéran et est reliée à la capitale par une autoroute, ce sera donc la destination la plus éloignée de notre mini road trip. D’après les guides touristiques, la ville de Téhéran est intéressante mais pas incontournable en termes de sites et monuments à visiter. Nous décidons donc de simplement la traverser car j’ai une autre idée derrière la tête…
Je savais depuis longtemps qu’il y a des stations de ski à proximité de Téhéran. Dans les années 60 et 70, le Shah d’Iran dans le cadre de son projet d’occidentalisation et de modernisation du pays avait initié la création de la station de Dizin.
Après la révolution de 1978, les investissements et développements ont été stoppé mais la station est restée ouverte avec des infrastructures très 70’s.
Je dois avoir un côté snob décalé (j’avoue !), plus que Courchevel ou Val d’Isère qui sont à 1 ou 2 heures de Grenoble où je réside, skier en Iran est un des objectifs du voyage.
Dizin, 50 km au nord de Téhéran et Ispahan, 450 km au sud. Les 2 extrémités de l’itinéraire étaient définies, ne manquait plus qu’une étape entre les 2. Après quelques heures passées entre cartes, forum et guides, le choix se portait sur Kashan , petite ville au porte du désert, étape sur la route de la soie, réputée entre autres pour son bazar et ses villas anciennes de marchands.
Se rendre en Iran
Nous décollons de Lyon le dimanche soir en direction de Dubaï puis Téhéran. Lundi matin, après un voyage sans histoire, nous atterrissons au nouvel aéroport international Iman Khomeini de Téhéran. Direction la douane, nous ne sommes pas inquiets sur l’obtention du visa néanmoins nous nous demandons combien de temps cela va nous prendre. Il faut faire la queue pour payer, puis faire la queue une nouvelle fois pour déposer sa demande de visa puis enfin attendre que le visa soit édité et collé au passeport. Petit bonus pour les français : passage par la prise d’empreinte des 10 doigts des 2 mains.
Au total 2 bonnes heures mais dans une ambiance détendue et plutôt conviviale. On trouve cela long mais comme il est impossible dans l’autre sens à des touristes iraniens de se rendre en France sans invitation officielle et des démarches sans fin et onéreuses, on se dit qu’on n’a pas à se plaindre !
Nous prenons ensuite possession de notre superbe Renault Tondar (une Dacia Logan construite localement) et direction Dizin en prenant soin de contourner le centre de Téhéran, ville réputée pour ses embouteillages quasi permanents, nous en reparlerons plus tard…
Voyage en Iran : 6 jours de road trip en totale liberté
En route vers Dizin
Une fois sortis de la banlieue de Téhéran, nous partons vers le nord en empruntant la Chalus Road, route qui traverse le massif de l’Elbourz pour rejoindre la mer Caspienne. La route est en très bon état, surplombée de sommets enneigés. Après une pose thé et gâteaux dans un des multiples cafés et restaurants qui longent cette route touristique, nous arrivons en fin de d’après-midi dans la station de Dizin située à de 2600m.
Nous récupérons notre chambre avec vue sur les pistes, l’hôtel et les bâtiments de la station ne sont plus de toute première fraîcheur mais la lumière de fin d’après-midi nous offre une vue magique.
Nous profitons des derniers rayons du soleil pour partir en reconnaissance à pieds et chercher du matériel de location. N’ayant prévu de ne skier qu’un seul jour, nous n’avons pris avec nous aucun matériel. Au pied des pistes, nous croisons un groupe d’autrichiens qui ramène son matériel à une toute petite échoppe installée dans une cabane de chantier qui fait épicerie et location de skis. Les skieurs semblant satisfaits du matériel, nous décidons de ne pas chercher plus loin. Après quelques essais, nous finissions par trouver des chaussures correctes à notre taille et des skis en bon état. Avant de rentrer à notre hôtel avec notre matériel, nous demandons s’il faut laisser un dépôt de garantie, une pièce d’identité ou bien s’il faut payer la location d’avance.
Rien de cela, partez avec le matériel et payez quand vous aurez fini de skier ! Visiblement, ici, on ne pense pas que les touristes étrangers puissent être malhonnêtes !
Le lendemain matin, nous avons rendez-vous avec des amis iraniens alors encore inconnus rencontrés via le site Couchsurfing. Ce site américain gratuit permet à des gens du monde entier de proposer et trouver des hébergements gratuits entre particuliers. Il est très populaire auprès des iraniens qui par milliers proposent d’héberger chez eux des visiteurs étrangers.
Les iraniens voyagent peu en raison d’une monnaie très faible qui leur procure un pouvoir d’achats très réduit à l’étranger, et de la difficulté pour eux d’obtenir un visa de touriste dans de nombreux pays. Néanmoins ils sont très ouverts, curieux et avide d’échanges. Accueillir des voyageurs chez eux est ainsi un moyen de voyager culturellement, de plus l’hospitalité fait partie des valeurs de la culture iranienne, ils n’ont donc pas vraiment à forcer leur nature pour accueillir des inconnus.
Sachant cela et ayant envie de profiter au maximum d’un trop court voyage pour découvrir en plus des paysages et monument la culture et le peuple iranien, nous avons privilégié ce mode d’hébergement.
A Dizin, ce n’était pas possible mais le lendemain à Téhéran, nous avions été invités pour la nuit par Amir, un snowboarder qui nous avait également donné quelques conseils pratiques pour préparer notre journée au ski. Au final, Amir et un de ses amis ont même pris un jour de congés pour nous rejoindre et nous faire découvrir leur station favorite.
Le domaine n’est pas énorme comparé aux grandes stations alpines mais le dénivelé est important avec plus de 1000m. Les remontées mécaniques sont très anciennes et du coup très lentes mais le plaisir n’est pas dans le cumul de dénivelé avalé dans la journée. Depuis le sommet le panorama est à couper le souffle avec à perte de vue des sommets et arrêtes à plus de 4000m et au loin le Mont Damavand culminant à 5610m.
Nous avons bénéficié d’un soleil éclatant mais il n’avait pas neigé depuis quelques jours, du coup la neige était typée printemps, très dure le matin puis transformée dans la journée. La saison de ski est très longue (de fin novembre à début mai) grâce à l’altitude mais comme la région est à la même latitude que le sud de l’Espagne, les variations de températures sont importantes et la neige se transforme très vite. Durant toute la saison, on passe en quelques jours de la poudreuse à la neige de printemps.
Le domaine skiable mérite une à deux journées de ski suivant les conditions mais pour ceux qui voudraient aussi faire du ski de randonnée, le potentiel est là quasiment infini à proximité.
Retour vers Téhéran
Après cette journée dans un paysage magique et qui nous a rappelé le ski de notre enfance (pour nous c’est les années 70 et 80 😉) avec les pistes damées en mode rustique (sans fraisage), les œufs et les télésièges fixes à lattes, nous redescendons vers Téhéran.
Au début tout va bien, nous arrivons dans Téhéran en fin d’après-midi, la circulation est comment dire…folklorique (ou terrifiante pourraient dire des personnes n’ayant jamais conduit dans un pays d’Orient ou d’Asie !) mais relativement fluide, nous sommes même en avance sur l’horaire prévu. Nous décidons de faire une pause et de nous promener dans un quartier commerçant à proximité de la tour Milad.
En repartant, nous ne faisons que quelques dizaines de mètres avant de tomber dans un embouteillage. En fait il n’y a qu’un seul embouteillage mais c’est la ville entière ! Il nous faudra plus de 2 heures pour finir les quelques kilomètres nous séparant de chez notre hôte.
Nous devions le rejoindre avec sa famille pour le diner, nous arrivons finalement tard dans la soirée, nous pensons risquer de nous coucher sans manger mais pas du tout, une fois les présentations faites, nous repartons tous ensemble sur les hauteurs de la ville, invités au restaurant Jahanbakhsh Baghche. Nous avons la chance de goûter à une multitude de plats qui nous sont tous inconnus, la carte étant uniquement imprimé en farsi (la langue de l’Iran) dans un alphabet inconnu, nous n’avons d’autre choix que de laisser nos hôtes choisir pour nous, et quand la note arrive, impossible de payer ni même de participer.
Après cette très longue journée, nous ne rêvons plus que d’une douche et dormir. Échaudés par les embouteillages, nous demandons à Amir quand partir pour Kashan afin d’être sûr d’éviter les embouteillages, sa réponse ne nous enchante pas : traverser Téhéran entre 2h et 6h du matin ! Tant pis, nous partirons quand même un peu plus tard, nous sommes quand même en vacances !
Vers 8h, nous sommes prêts à partir, le programme du jour est dense mais alléchant.
La traversée matinale de Téhéran se passe finalement plutôt bien, après moins d’une heure de route nous sortons de l’immense agglomération. Peu de gens le savent mais l’agglomération de Téhéran regroupe plus de 15 millions d’habitants soit presque autant que la mégapole de Los Angeles (18 millions).
L’autoroute N°7 qui relie Téhéran à Ispahan (450km au sud) et prochainement Shiraz et en parfait état. Elle est payante mais notre passage à la 1ère station de péage sera une bonne surprise. Julie a appris à connaitre les chiffres afin de pouvoir lire les prix, nous déchiffrons ainsi le panneau d’affichage mais au moment de sortir nos billets de banque, nous avons quand même un doute, la somme indiquée nous semble tellement faible que nous nous demandons si elle est affichée en Rial ou en Toman, ou même si nous avons bien lu. La somme représente quelques dizaines de centimes d’€, nous avions bien juste et c’était bien des Rial !
En route pour Kashan
Arrivés au niveau de la ville de Kashan, nous prolongeons légèrement au sud pour nous rendre au Jardin de Fin. Il s’agit en fait d’une des résidences du Sha (roi) construite au 16ème siècle construite autour d’un jardin irrigué par une source et de multiples fontaines. Il est réputé comme être l’exemple parfait de l’art des jardins perse.
Nous poursuivons notre après-midi dans Kashan en visitant la maison des Boroudjerdi, maison ou plutôt palais construit par un riche marchand au 19ème siècle. Il faut savoir que Kashan a été pendant très longtemps une ville commerçante prospère établie sur la route de la soie.
Nous finissons l’après-midi en passant par le réputé bazar de la ville pour changer des Euros et acheter auprès d’un tailleur local une tenue féminine confortable et décente pour les critères locaux. Sur ce point précis, aucun risque, la qualité est au rendez-vous mais le style très sobre !
Il est temps de rejoindre la maison de Mohamed, notre hôte du jour. Je ne suis pas peu fier de sa surprise quand nous sonnons directement à sa porte après avoir garé notre voiture devant chez lui. Il accueille très régulièrement des voyageurs étrangers et c’est la 1ère fois qu’il a des visiteurs se déplaçant en voiture de location sans chauffeur et qui, de plus, arrivent directement à son domicile, merci à mon application GPS maps.me sans laquelle je ne ferai rien 😉. Cette application gratuite fonctionne parfaitement sans accès Internet après avoir téléchargé les pays de son choix.
Encore une fois, nous subissons l’hospitalité perse… Mohamed nous propose tout d’abord de manger avant de ressortir pour visiter la ville et les environs et de manger à nouveau au retour. Le repas du début de soirée n’étant considéré que comme un en-cas en fait… Nous voilà donc vite repartis vers la mosquée d’Aran o Bidgol située à quelques kilomètres au nord. Il s’agit d’une gigantesque mosquée construite au 20ème siècle autour du tombeau d’Hilal ibn Ali, fils d’Ali, lui-même gendre du prophète Mahomet, bref une personnalité sacrée pour les Chiites.
Le style est, avec notre regard occidental, chargé voir “kitch”, mais la taille et l’ampleur du bâtiment en font un lieu impressionnant et magique la nuit.
Pour conclure cette longue journée, nous finissons par la magnifique mosquée Agha Bozorg, datant du 18ème siècle, beaucoup plus sobre.
Route vers le désert de Maranjab
Nous repartons de Kashan le lendemain matin en direction du désert de Maranjab. N’ayant pas de véhicule tout terrain, nous nous limitons à quelques kilomètres de piste carrossable, le sable est très coloré, du jaune pâle à un orange virant à l’ocre. Le paysage est magique avec d’un côté des dunes à perte de vue et de l’autre, au loin, les premiers sommets de la chaîne des Monts Zagros que l’on distingue enneigés.
Direction le village d’Abyaneh
Nous traversons ensuite la plaine désertique pour remonter une vallée jusqu’au village d’Abyaneh. Ce village est dans tous les guides touristiques mais comme il est légèrement excentré par rapport aux grands axes routiers, on ne peut pas dire que l’on soit gêné par la foule.
L’intégralité des bâtiments sont enduits ou construits en terre rouge dont la couleur se fond avec celle des montagnes environnantes. Le printemps commence à peine (nous sommes à plus de 2200m d’altitude), ce qui nous permet de profiter de la floraison des arbres fruitiers qui n’ont pas encore leurs feuilles. Tout est minéral à l’exception d’innombrables petites fleurs blanches.
La suite de notre route du jour jusqu’à Ispahan étant majoritairement de l’autoroute, nous prenons notre temps pour flâner. Au hasard des ruelles, nous tombons sur un stand de thé, pas vraiment un café car à ciel ouvert, où un monsieur au look “baba cool” propose des gâteaux, des fruits et du thé au milieu d’un bric à brac d’objets artisanaux divers, un lieu et un personnage que l’on ne s’attend pas à rencontrer ici.
Coté rencontres insolites, sur le parking du restaurant où nous prenons notre repas, nous voyons 2 motos immatriculées en Australie. Nous identifions très rapidement ces voisins de table à leur tenue peu commune ici, même pour des touristes. Il s’agit bien d’un couple d’australiens venus essentiellement par la route via l’Indonésie, le sud-est asiatique et le sous-continent indien. Comme nous, ils ont adoré l’Iran et sillonnent le pays depuis un mois.
En fin d’après-midi, nous repartons en direction d’Ispahan, la lumière rend les couleurs encore plus belles, l’autoroute est quasiment déserte et nous avons tout le loisir de profiter du paysage.
Paysage au tour d’Abyaneh Ruine d’une forteresse sur la route d’Abyaneh
Visite d’Ispahan
Nous arrivons à proximité d’Ispahan à la tombée de la nuit, après la mauvaise expérience des embouteillages géants de Téhéran nous sommes un peu inquiets mais finalement c’est tout à fait acceptable, plus au standard « parisien » !
Grace à l’application GPS de notre smartphone, nous arrivons encore jusqu’au pied de l’immeuble de nos hôtes et nous avons la surprise d’être apostrophés dans la rue via l’interphone, nous sommes donc bien attendus.
Les présentations justes faites, on nous propose de repartir dans un autre quartier de la ville pour rejoindre une soirée d’anniversaire, nous acceptons évidemment, nous qui voulions découvrir l’Iran grâce aux iraniens au-delà des clichés, nous sommes servis et ravis.
Sur la route, nous faisons en bonus notre première visite à Ispahan, le pont Si-o-se Pol, pont “aux trente-trois arches”. C’est un des deux ponts les plus célèbres de la ville, lieu de promenade fréquenté jour et nuit. Son illumination étant très réussie, l’ambiance est magique et paisible. Ils nous semblaient qu’il est interdit ou au moins mal vu pour les couples de se tenir la main en public, ici au moins cela n’est pas de mise.
Nous arrivons chez les amis de nos hôtes, qui sont déjà devenus nos amis, encore une fois nous sommes subjugués par la chaleur de l’accueil, nous avons l’impression d’être des invités de marque sans pour autant de distance, avec spontanéité.
La soirée se passe à discuter autour du repas puis devant la TV et l’ordinateur, à regarder des clips de pop iranienne ou française, via la connexion internet ou le satellite, chacun faisant découvrir à l’autre la mode de son pays. Personne ne regarde les chaines iraniennes considérées comme ennuyeuses et sans intérêt. En fin de soirée, tout le monde se retrouve à danser sur le tapis du salon !
Le lendemain, c’est vendredi, comme un dimanche en Europe, nos hôtes ont réservé leur journée pour nous, nous aurons donc encore une fois des guides locaux pour nous faire découvrir leur ville, le luxe !
La traversée matinale d’Ispahan est enfin calme, c’est la 1ère fois que nous circulons dans une grande ville sans être dans les embouteillages. Nous nous garons directement en plein centre ville afin d’effectuer toutes les visites du jour à pieds. et commençons par le palais Chehel Sotoun, palais du 17ème siècle construit dans un grand jardin et entouré de pièces d’eau.
Nous enchaînons par quelques minutes de marche pour rejoindre la place du Sha (ou place Naghsh-e Jahan), une des plus grande (près de 9ha) et plus belle au monde. Cette place et les bâtiments qui l’entourent sont un des musts de notre voyage, après l’avoir vue de multiples fois en photo ou en vidéo, je suis impatient puis emu d’être là. Cette place et les monuments qui l’entourent mérite à elle seule le voyage.
Elle est bordée par la mosquée du Sha, le palais Ali Qapu, la mosquée du Cheikh Lotfallah et une des portes du grand bazar.
Nous avons visité l’ensemble de ces monuments, tous sont exceptionnels mais le plus petit, la mosquée mosquée du Cheikh Lotfallah est notre coup de cœur avec sa décoration extrêmement fine et son ambiance reposante.
Elle est à taille humaine, presque intime contrairement à la mosquée du Sha qui peut accueillir plusieurs milliers de fidèles lors de la prière du vendredi.
Mosquée du Cheikh Lotfallah
Mosquée du Chah
Grand Bazar d’Ispahan
Le Grand Bazar d’Ispahan n’a rien d’exceptionnel sur plan architectural mais il est cependant incontournable. Contrairement à celui d’Istanbul, il est essentiellement fréquenté par les habitants de la ville et non par les touristes. On y trouve entre autres choses du très bel artisanat local et régional, évidemment des tapis persans mais aussi des objets en marqueterie et des tissus ainsi que de nombreux marchands d’herbes et d’épices.
La Cathédrale Vank ou Cathédrale Saint-Sauveur
Non il n’y pas que des mosquées en Iran, il y a aussi des lieux de culte chrétien et même juifs. La Cathédrale Vank ou Cathédrale Saint-Sauveur d’Ispahan est le centre du quartier arménien de Jolfa. Elle date du 17ème siècle. De l’extérieur, à part la croix, elle ressemble à une sobre mosquée mais l’intérieur est incroyable avec une richesse d’ornements inouïe.
Avant de repartir vers l’aéroport de Téhéran, nous passons par le pont Khaju, autre merveille de la ville. Et c’est l’occasion de vivre un moment magique quand nous nous promenons sous les arches et qu’un chanteur vient profiter de l’acoustique parfaite pour offrir aux promeneurs quelques minutes de chant.
Nous repartons d’Ispahan dans l’après-midi pour rejoindre un hôtel à proximité immédiate de l’aéroport de Téhéran pour décoller le lendemain matin en direction de Lyon via Dubaï. Cette fois il n’est pas question de retomber dans les embouteillages et pour cela nous préférons dormir sur place. Si votre budget le permet (compter au moins 100€), c’est une bonne option pour un départ matinal sans stress.
Ce voyage en Iran était évidemment trop court mais il vaut mieux un voyage trop court que pas de voyage !
En une semaine, nous avons vu une multitude choses surprenantes et magnifique et vécu des rencontres marquantes. Nous nous rappellerons pour toujours de cette matinée de ski à Dizin avec Amir et Mohamad locaux, de notre soirée à incroyable Kashan avec notre hôte Mahomed, de notre visite d’Ispahan avec Shirin et Mehrad.
L’Iran c’est autant de paysages et de monuments magnifiques que de rencontres humaines riches et spontanées. Ce pays est paradoxal avec une modernité très présente et un conservatisme très fort, des libertés publiques limitées mais une grande liberté des individus dans le milieu privé, des femmes oppressées par la loi et une partie de la société mais qui sont majoritaires dans les universités et que l’on retrouve de plus en plus à des postes de responsabilité.
Au final nous avons été bouleversés par ce que nous avons vu et vécu dans ce pays et nous y reviendrons certainement pour de plus longs séjours dans le futur.
Nous conseillons à toutes et tous de faire à votre tour ce voyage en Iran !
Vous trouverez ici l’album photo complet de notre voyage ne Iran : https://flic.kr/s/aHsmqthaaE
Quelques infos pratiques pour voyager en Iran
Tenue vestimentaire
Sujet incontournable en Iran, le voile est bien obligatoire pour les femmes dans tous les lieux publics. Il n’y a pas de règles définies sur la façon de le porter, beaucoup d’iraniennes citadines le portent de façon à ce qu’il ne couvre que le haut et l’arrière de la tête afin de cacher le minimum possible de cheveux. On vous recommande cependant de le porter de façon plus classique et plus stable, couvrant l’ensemble de la tête, cela évite de passer ses vacances à le remettre en place !
Toujours pour les femmes, une tunique, une veste légère ou un manteau suivant la saison descendant à mi-cuisses et couvrant une partie des avant-bras. On peut trouver facilement dans les bazars des tailleurs proposant des tuniques fabriquées artisanalement de très bonne qualité, ainsi vous êtes sûr d’avoir la tenue adaptée aux usages locaux.
Pour les hommes, c’est comme on s’en doute bien moins normé, voir short.
Nous avons pu visiter les mosquées sans autre tenue particulière à l’exception d’un lieu sacré du shiisme (mosquée et tombeau de Hilal ibn Ali à Aran o Bidgol, à proximité de Kashan) où l’on nous prêté à l’entrée à chacun un grand voile.
Payer en Iran, monnaie locale
A ce jour aucune carte bancaire internationale n’est acceptée dans le pays en raison des restrictions US (Visa et Mastercard sont des entreprises américaines). L’Euro peut être changé facilement un peu partout (banque, agent de change dans les bazars, hôtels internationaux).
Le taux de change appliqué n’est pas le même partout, on doit pouvoir normalement trouver un meilleur taux que le taux officiel. Renseignez-vous avant votre départ via des forums par exemple sur le taux réel du moment.
Si vous avez un doute sur le taux que l’on vous propose à l’aéroport, changez seulement de quoi régler vos dépenses du 1er jour.
Visa pour l’Iran
Il est depuis peu possible de faire une pré-demande sur Internet avant le départ pour ensuite obtenir son visa à l’arrivée à l’aéroport de Tehéran (uniquement)
Si vous planifiez votre voyage en Iran assez longtemps à l’avance, faites les démarches pour obtenir votre visa depuis la France, ce sera toujours du temps de gagné à votre arrivée sur place.
>> Plus d’infos sur France Diplomatie
Location de voiture et conduite
Il est habituellement considéré qu’il n’est ni possible de louer une voiture sans chauffeur ni de survivre à la conduite locale. C’est très exagéré – 😊
Europcar a plusieurs agences dans le pays et notamment un guichet à l’aéroport de Téhéran. Il est possible de réserver depuis l’étranger par le site web. Le paiement de la location et de la caution doit se faire normalement sur place en liquide mais il est possible de le faire en Euro. Si vous passez par une agence de voyage agréée Europcar (ou une agence Europcar) en France, il est possible, si elle l’accepte, de réserver en mode « full credit » et ainsi vous n’avez rien à payer sur place, ni la location, ni la caution, ni les suppléments éventuels. C’est l’agence émettrice de la réservation qui réglera tout, à vous de lui payer la réservation avant le départ et de lui assurer une garantie au moins équivalente à la franchise par une autorisation sur votre carte bancaire.
Il est aussi possible réserver en passant par le comparateur Carigami . Attention à bien lire toutes les conditions notamment pour la caution où il est souvent demandé d’avoir une carte de crédit (et non une carte de débit)
Petit conseil concernant le retour du véhicule, il n’y avait pas en 2016 de station essence proposant autre chose que du gaz naturel à proximité de l’aéroport de Téhéran, attention donc à bien faire le dernier plein en ville ou sur l’autoroute venant d’Ispahan.
Le carburant et les péages autoroutiers ne coûtent quasiment rien, quelques dizaines de centimes le litre et au maximum un ou deux euros pour les plus grands tronçons d’autoroute.
La circulation dans l’agglomération de Téhéran est apocalyptique, embouteillages nombreux et sans fin et le respect du code de la route inexistant. Il faut être très attentif et en même temps ferme, voir incisif pour se faire une place dans la circulation ! Néanmoins, il y a peu d’accrochages, le passage en force dans les croisements et changements de file ne va jamais jusqu’au contact.
Hors des grandes villes, la circulation est très fluide et le réseau routier en bon état. Il faut cependant rester raisonnable car les contrôles de vitesse et les patrouilles policière sont très fréquents.
Transports en commun en Iran
Nous ne les avons pas utilisés mais ils sont très développés et peu onéreux. Les grandes villes sont desservies par de fréquentes liaisons en bus. Il existe aussi une ligne ferroviaire rapide entre Téhéran, Ispahan et Shiraz.
Pour aller d’un bout à l’autre du pays en mode express, il y a enfin des liaisons aériennes abordables. Il est impossible de réserver à l’avance sur internet, encore en raison de l’impossibilité de payer avec une carte bancaire internationale mais on trouve des agences de voyages très facilement dans toutes les villes.
Utiliser Internet en Iran
Si vous souhaitez utiliser Internet lors de votre voyage en Iran, vous vous rendrez assez vite compte que beaucoup de sites web (exemple Facebook, Skype, etc) sont tout simplement bloqués. Pour palier à cela, vous pouvez utilisez un VPN afin de naviguer sur les sites bloqués et également sécuriser votre navigation. Pour en apprendre d’avantage sur le sujet, je vous renvoie sur l’article de Michael qui résume très bien le problème et apporte les solutions pour utiliser Internet en Iran sans soucis.
C’est bien ça !
Je réponds pour Stéphane (car je pense qu’il n’a pas vu le commentaire) mais je sais qu’il est passé par Couchsurfing qui marche pas mal en Iran.
Bonjour,
Je pars début janvier en Iran, pour deux semaines ! J’ai une petite question : comment avez-vous trouvé vos hôtes ?
Merci par avance !
Mathilde
Merci de partager avec nous vos voyages ! Lorsque je regarde les photos, j’ai l’impression de voyager moi aussi. L’Iran est un pays magnifique ! Encore merci pour le partage. 🙂
La procédure d’obtention de visa devrait être encore plus simple à partir de mai 2018 :
https://voyageforum.com/discussion/bientot-visa-electronique-iran-d8378846/
Nous avions amené pour chaque famille du chocolat et quelques photos de notre région.
Nous avons réussi à Ispahan à inviter nos hôtes au restaurant.
A Téhéran, impossible, c’est nous qui avons été invités au restaurant sans pouvoir payer !
A Khashan, nous avons donné un peu d’argent pour une association caritative dont s’occupait la famille mais ça n’avait rien d’obligatoire.
Concernant la situation actuelle sur place, cela ne coûte rien d’attendre quelques jours afin de voir comment cela évolue.
Olala cet article me donne encore plus envie d’aller en Iran… même avec les manifestations qu’il y a en ce moment ! Je n’arrive pas à convaincre monsieur, mais quand je lis tout cela, je me dis que j’irai même seule s’il le faut ! Super article en tout cas, vraiment hâte d’y aller moi même !!
Petite question : pour l’hébergement chez les habitants, vous n’avez rien payé du tout ? Quel cadeaux on peut leur ramener ?
Sympa comme séjour ! Je connais peu de personnes qui sont parties là bas mais ça a l’air joli !