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1+1=3 !

Janvier 2021, à l’occasion des vœux de bonne année j’écrivais sur ma page Facebook (et sur Instagram) :

Je ne sais pas du tout ce que me réserve cette année mais je l’attends les bras ouverts

Si j’avais su à ce moment-là que cette année m’offrirait le plus beau des cadeaux !!

Car quelques jours après, le 13 janvier (2 jours avant l’anniversaire de Jérôme), nous avons appris que nous allions devenir parents ! Une sacrée nouvelle qui a occupé notre quotidien pendant 9 mois.

Ca a commencé par un retard de règles, puis un test de grossesse (même deux) et la nouvelle est tombée ! Je suis enceinte et nous serons 3 dans quelques mois.

En l’espace de 48h, nous sommes passés par toutes les émotions. De la peur à la joie mais surtout beaucoup d’excitation à l’idée d’accueillir ce petit bébé dans notre foyer. Ce qui est sûr c’est que Jérôme a reçu le plus beau cadeau d’anniversaire cette année avec cette nouvelle.

Pour la petite anecdote rigolote, le jour où nous avons décidé d’aller acheter les tests de grossesse, il faisait -40°C ! Le seul jour de l’hiver où il a fait si froid ! C’était épique !

Mon premier trimestre de grossesse

Etre enceinte, c’est découvrir tout un nouvel univers et c’est encore plus vrai lorsque l’on est à l’étranger.

Le suivi en Finlande est beaucoup plus sommaire qu’en France et moins médicalisé. Cela a ses avantages et ses inconvénients. J’ai été assez inquiète au départ car je n’avais pas d’élément concret qui m’assurait le bon déroulement de ce début de grossesse. On considère que le test de grossesse est fiable et il faut attendre 12SA (Semaines d’Aménorrhée) pour faire la première échographie. En attendant, on a 1 rendez-vous par mois essentiellement pour discuter et faire des contrôles basiques (test urinaire et prise de tension). Je peux vous dire que je comptais les jours pour arriver au jour de l’échographie !

Durée de la grossesse
En France, une grossesse dure 41 semaines d’aménorrhée. En Finlande, elle ne dure que 40 semaines. C’est le cas aussi dans d’autres pays comme les Etats-Unis. Mon terme était donné pour le 16 septembre en Finlande et le 23 septembre en France.

Mais globalement, ce premier trimestre s’est plutôt bien passé. Je n’ai pas vraiment été malade. Quelques nausées, de la fatigue (mais que j’ai pu gérer facilement en adaptant mon rythme de travail). Côté hormones, j’ai été gâtée car elles ne m’ont pas embêtées durant toute ma grossesse. Au contraire même, je me suis sentie très heureuse, épanouie et cela de façon constante tout au long de ma grossesse.

Mais dans le même temps ce premier trimestre a été assez stressant car j’avais peur qu’il y ait un problème. Fausse couche, œuf clair, grossesse extra-utérine, j’ai un peu tout imaginé alors qu’il n’y avait rien qui laissait présager un souci. Sauf…mon âge peut-être car à écouter les professionnels une grossesse après 35 ans augmente les risques de complications. J’avais donc très peur de faire une fausse couche car elles ne sont pas si rares à mon âge (je peux vous sortir tout un tas de statistiques à ce sujet maintenant !!).

Saviez-vous qu’à partir de 35 ans on parle de grossesse tardive ou de grossesse gériatrique ? Ce dernier terme me scie en deux franchement !!!

Photo avant la première échographie au village du Père Noël

La première rencontre

La première échographie a été un moment magique. J’en ai eu le souffle coupé et j’ai enfin réalisé que notre bébé était bien réel. Il était là sur le grand écran ! A partir de ce moment-là, je suis devenue zen, rassurée de savoir que tout se passait bien.

Lors de cette écho, on nous a proposé de réaliser un DPNI (Dépistage Prénatal Non Invasif) qui permet de dépister la trisomie 21 (et d’autres trisomies) par une simple prise de sang. Les résultats sont arrivés à peine 15 jours après et grâce à ce test (revenu négatif) nous avons appris le sexe de notre bébé : une petite fille ! J’avais clairement un penchant pour une fille (même si j’aurais été ravie d’avoir un petit mec) alors j’ai été très très émue lorsque Jérôme me l’a annoncé (car il a eu la primeur de la nouvelle par téléphone et m’a bien fait patienter avant de me le dire).

Carte à gratter que nous avons envoyé à nos familles pour annoncer le sexe du bébé

Le second trimestre

J’ai entamé mon second trimestre soulagée, zen et sans plus aucun désagrément. Fini la fatigue, j’ai pu reprendre un rythme normal et profiter chaque jour de cette grossesse. Mon ventre s’est vite arrondi après la première échographie. Nous avons pu annoncer la bonne nouvelle à nos familles et à nos amis avec une joie non dissimulée.

Et puis on a commencé à sentir bébé bouger, une sensation tellement incroyable ! Pas un jour ne s’est passé sans qu’on ne touche mon ventre et qu’on lui parle. C’était vraiment chouette de partager tout ça tous les deux. Toutes les semaines grâce à des applis installées sur mon téléphone, on suivait l’évolution du bébé. Un vrai rituel qu’on prenait plaisir à partager Jérôme et moi.

Dès le début de ma grossesse, on a utilisé les applis de suivi de grossesse. Nous avons utilisé plusieurs applications : Grossesse+, Preglife et Flo (qui est plus une application pour suivre son cycle menstruel à la base).

En juin, nous avions prévu de rentrer en France pour voir nos familles et amis. J’avais vraiment hâte de revoir tout le monde et de présenter mon gros bidon ! Mais voilà les choses ne se sont pas déroulées ainsi…

D’une grossesse de rêve à la MAP

3 jours avant notre départ pour la France, nous sommes allés au centre médical pour voir le médecin car il me fallait un certificat médical pour prendre l’avion. Rendez-vous de routine qui s’est transformé en cauchemar. Ma grossesse se passait parfaitement bien. J’étais à 26SA+6 (dans mon 6ème mois de grossesse). Le médecin m’avait donné mon attestation mais je ne sais pour qu’elle raison il m’a ensuite proposé de vérifier mon col. Une simple vérification si je le souhaitais pour me rassurer car selon lui il n’était pas obligatoire de vérifier étant donné que tout allait bien et qu’il était inutile de solliciter le col pour rien.

J’ai hésité (qui aime ce genre d’examen ?) et j’ai fini par dire oui. Et qu’est-ce que j’ai bien fait ! En l’espace de 5 minutes, tout a basculé et je me suis retrouvée sur une civière me menant dans une ambulance pour aller à l’hôpital. A l’examen, le médecin s’est aperçu que je n’avais quasi plus de col, ce qui voulait dire que je risquais d’accoucher à n’importe quel moment. Ca a été un véritable choc pour Jérôme et moi. Nous avons à peine eu le temps de nous parler que l’ambulance partait direction l’hôpital de niveau 3 à 6h de route de chez nous.

Jérôme a pu me suivre en voiture (après être rentré à la maison car nous avions Mallow dans la voiture, on devait l’emmener chez le veto après le rendez-vous…). Pendant le trajet, je n’ai pas bien réalisé ce qu’il se passait. On me demandait si j’avais des contractions, de les prévenir si jamais je sentais que ça poussait. Comment pouvais-je passer d’une belle grossesse à un accouchement imminent ?

La MAP : Menace d’Accouchement Prématuré
On parle de MAP lorsqu’il y a des contractions associées à une modification du col entre 24 et 36 semaines d’aménorrhées. En moyenne, le col de l’utérus mesure 40 millimètres, s’il est en dessous de 25 mm, on parle de MAP.

Je suis arrivée en début de soirée à l’hôpital. On m’a de nouveau examinée. Notre bébé faisait 1kg pile, un bon poids selon le médecin s’il venait à arriver. L’examen a confirmé que mon col n’existait quasiment plus : 7,5mm et ouvert à 1 doigt. Sur le coup, je n’ai pas retenu ce chiffre, il me faisait bien trop peur et je crois que je ne voulais pas voir la réalité en face. Jérôme est arrivé un peu plus tard, j’étais en chambre et j’avais des contractions (surement dû au stress, au trajet et suite aux examens). Jérôme a pu me rassurer, il avait pris le temps de discuter avec le médecin après mon départ. A ce stade de la grossesse, le bébé avait de très fortes chances de vivre s’il venait à naitre.

Dans des cas de risques d’accouchement si précoces, le protocole classique consiste à administrer des corticoïdes par injection afin de maturer les poumons du bébé. Cela permet de réduire les problèmes respiratoires à la naissance (car les poumons ne sont pas prêts. J’ai eu ces 2 injections et tout ce qu’il faut pour stopper les contractions.

C’était franchement effrayant mais je ne pouvais pas croire que mon bébé allait naitre maintenant. C’était tout simplement inconcevable pour moi.

Le lendemain, mauvaise nouvelle, l’hôpital est plein et il n’y a pas de place pour notre bébé en service de réa-néonat s’il arrive. On me propose alors un transfert à l’hôpital de Kuopio. C’est à 3h de route de l’hôpital où je suis et à près de 9h de chez moi. On n’a pas le choix alors je pars de nouveau en ambulance pour arriver tardivement à Kuopio où je suis restée jusqu’à 32 SA (1 mois).

Pas tous les jours bons à l’hôpital !

Mon alitement est strict : j’ai droit de me lever uniquement pour aller aux toilettes et pour prendre une douche assise très rapidement. Je n’ose même pas me laver à vrai dire et chaque sensation que je ressens me fait peur. J’ai peur d’accoucher, j’ai peur de perdre notre bébé.

On nous a de nouveau rassuré en nous expliquant qu’à ce stade, les bébés sont viables et que tout sera fait pour que cela se passe bien. Je n’avais tellement pas envisagé que ce cas puisse se produire. Ca a été violent mais à aucun moment je n’ai voulu baisser les bras. Je n’avais qu’une seule idée en tête : tenir le plus longtemps possible. Je me suis énormément documentée sur la prématurité pour m’y préparer mais au fond de moi je me disais que cela n’arriverait pas.

Le troisième trimestre

Au fil des jours, des semaines, j’ai pris un rythme, celui de l’hôpital. Réveil à 7h30 avec le petit déjeuner et les médicaments. Le monitoring quotidien pour écouter le cœur du bébé, puis la douche, le déjeuner à 11h15, la pause café à 13h30, le diner à 16h30 et la collation à 19h30. Il y a aussi le passage des sages-femmes plusieurs fois par jour avec toujours ces même questions : Est-ce que vous allez bien ? Est-ce que vous sentez le bébé bouger ? Avez-vous des contractions ? Des saignements ? Quand j’y repense aujourd’hui, je me demande vraiment comment j’ai pu vivre tout ca sans faillir.

Jérôme a pu loger à coté de l’hôpital (avec Mallow), il est venu chaque jour me voir pour me tenir compagnie. Le pauvre, il a passé toutes ses après-midi sur une chaise inconfortable avec le masque sur le nez à coté de moi. On ne pouvait même pas faire trop de bruit puisque j’avais une colocataire juste à côté. Sans lui j’aurais clairement craqué. Il a été d’un soutien sans faille alors que ça a été dur pour lui aussi de vivre tout ça.

A 29SA, on m’a posé un pessaire pour soutenir mon col. Il est devenu mon meilleur ami. Au point que j’ai tout fait pour repousser le jour où il faudrait l’enlever. On m’avait annoncé qu’on l’enleverait à 34 ou 35SA, j’ai réussi à le garder jusqu’à quasi 37SA. Je ne sais pas si c’était psychologique mais le fait de savoir que cet anneau en silicone était là m’a beaucoup rassuré. J’ai pu pendant un temps me relever pour au moins aller manger en salle (plutôt que de manger allongée). Ca m’a permis de sortir un peu de ma chambre, un premier pas vers la liberté. Mais malheureusement il arrivait régulièrement que je fasse “des crises” de contractions le soir alors quand cela arrivait, on me bourrait de médicaments et je me retrouvais de nouveau alité sans pouvoir me lever. Je n’ai jamais compris pourquoi j’avais autant de contractions sans rien faire alors qu’avant mon hospitalisation je n’en avais pas (ou je ne les ai pas perçues). Elles étaient non douloureuses, elle ont fini par faire partie de mon quotidien. Chaque grosses crise était un moment de panique car je ne savais pas si on me donnerait de quoi les stopper et si les médicaments seraient efficaces.

A 32SA (au bout d’un mois d’hospitalisation), j’ai pu être transférée à l’hôpital de Rovaniemi, à la maternité dans laquelle il était prévu que j’accouche. Depuis mon arrivée à l’hôpital, je comptais les jours grâce à un petit calendrier et 32SA était un gros cap à passer car cela voulait dire qu’on pourrait me transférer (dans un hôpital niveau 2 plus proche de chez moi) mais aussi parce qu’on passait de la “grande prématurité” à la “prématurité modéré”

Il existe 3 stades de prématurité :
– de 22SA à 26+6SA: Prématurité extrême
– de 27 SA à 31+6SA: Grande prématurité
– de 32SA à 36+6SA: Prématurité modérée
– A 37SA, on considère la grossesse à terme.
Je suis arrivée à l’hôpital au stade de prématurité extrême, autant vous dire que l’angoisse ne nous a pas quitté les premiers jours. On avait tellement peur de perdre notre bébé.

A ce stade de ma grossesse, on me rassurait pas mal en me disant qu’être arrivée à 32SA était un beau parcours et que chaque jour qui passait était un jour en moins d’hospitalisation pour mon bébé. C’était rassurant mais au fond de moi je ne laissais toujours aucune place à la possibilité d’accoucher avant le terme.

J’étais “bien” dans ce nouvel hôpital : je suis arrivée dans une chambre sans co-locataire (contrairement à l’hôpital de Kuopio) et j’avais une fenêtre et de la lumière naturelle (chose que je n’avais pas à Kuopio). J’avais pris un rythme et je prenais mon mal en patience. Jérôme continuait de venir me voir et on pouvait parler librement sans déranger personne. C’était franchement plus vivable par rapport au premier hôpital.

Et puis j’ai fini par avoir une voisine de chambre et là j’ai craqué en 2 jours. La fatigue, la promiscuité…je n’en pouvais plus après avoir cohabité avec une parfaite inconnue à l’hôpital de Kuopio pendant des semaines. Les sages-femmes ont de suite vu que je n’allais pas bien et on m’a vite trouvé une chambre individuelle (ce qui a remonté mon moral à 1000%) et j’ai fini mon séjour à l’hôpital plus sereine.

Le monitoring quotidien continuait de montrer des contractions tous les jours. C’était assez déconcertant en sachant que je ne faisais quasi rien : je restais allongée dans mon lit, je mangeais même allongé. Je me levais uniquement pour aller aux toilettes et à la douche.

Avec l’avancée de ma grossesse, on a commencé à évoquer une possible sortie si je restais près de l’hôpital. J’avais très envie de sortir mais en même temps j’avais très peur de quitter l’hôpital et d’avoir des contractions qu’on ne pourrait pas stopper. Chaque semaine je voyais le médecin pour faire une écho et vérifier que le bébé allait bien. Et puis à 34SA alors que je venais d’avoir une bonne crise de contractions quelques jours avant, le médecin m’a annoncé que je pouvais sortir.

Je me suis donc retrouvée à loger près de l’hôpital dans l’appart que Jérôme avait loué pour être près de moi. Il a fallu que je continue mon alitement et une fois par semaine il fallait que je me rende à l’hôpital pour contrôle. Jérôme devait tout faire et m’assister pour que je me lève le moins possible. Il a géré comme un chef et franchement…j’ai trouvé ca vraiment difficile de devoir dépendre de quelqu’un ainsi.

A 36+6SA on m’a enlevé mon pessaire. Je redoutais ce moment car le médecin nous avait dit qu’une fois enlevé il était possible que j’accouche très rapidement. Et c’était aussi le moment où on m’autorisait à me relever et à reprendre une vie normale. Je ne vous raconte pas le stress ! Alors oui j’arrivais à terme mais j’avais envie d’aller plus loin pour que notre bébé arrive comme prévu mi septembre en bonne santé et avec un bon poids. Mais surtout, je ne me sentais toujours pas prête à accoucher (je n’avais même pas terminé ma prépa à l’accouchement qu’on faisait en visio).

J’ai malgré tout recommencé à vivre normalement petit à petit car après avoir été alitée si longtemps je fatiguais vite. J’avais pas mal de contractions mais je finissais par les gérer et ne plus avoir peur comme avant. On a pu se balader, sortir un peu pour profiter de l’automne qui s’installait, profiter de nos derniers moments à deux, etc.

Ca m’a fait un bien fou de pouvoir remarcher et profiter de cette fin de grossesse. C’est ce que j’avais imaginé au tout début de mon hospitalisation mais je ne savais pas que cela serait possible. J’avais également rêvé de faire une photo avec une aurore boréale et mon gros bidon alors le soir où les aurores étaient de sortie, on n’a pas hésité à aller faire notre séance photo (on a vraiment cru qu’on finirait la soirée à la maternité avec les contractions que je continuais à avoir).

Début septembre est arrivé, on était enfin prêts à accueillir bébé. J’avais pour objectif de tenir jusqu’à 38SA. Après ça, j’ai vraiment lâché prise. Et puis…bébé a fini par se faire attendre. On nous avait prévenu : en MAP il y a 2 possibilités : soit on accouche rapidement, soit on accouche après terme. Me voila dans de beaux draps !

Mon terme était prévu le 16 septembre. Avant même la MAP, j’avais imaginé accoucher avant cette date genre début septembre. Ca aurait été parfait pour avoir le temps de profiter de bébé avant le début de notre saison de travail fin novembre.

Lors de mon dernier contrôle à l’hôpital, le médecin nous avait dit qu’on pouvait attendre 10 jours après le terme avant de déclencher. Ok on va attendre alors !

Et puis… vous ne le savez peut être pas mais mon anniversaire est le 19 septembre alors on a commencé à se dire que ce serait rigolo que baby arrive ce jour là 🙂

Le plus beau jour de notre vie.

Les jours s’écoulaient et aucun signe annonciateur d’accouchement. Un comble je vous dis. Le 18 au soir, j’étais dépitée et je me disais que ce bébé n’arriverait jamais et surtout pas pour mon anniversaire. On a passé la soirée tranquillement tous les deux mais pour je ne sais quelle raison on s’est fait un blind test improvisé (le truc qu’on ne fait jamais !). Bref, on passe une super belle soirée à s’amuser et à rigoler. Merci Jérôme pour le fou rire avec la chanson Le Youki !! (si vous ne connaissez pas, allez voir ! La chanson, le clip, les paroles…tout est bon !)

19 septembre, il est 7h du matin et je me lève avec un mal de ventre du genre gastro. Je pense de suite aux ramens que j’ai mangés la veille (qui avait une date de péremption dépassée). Je ne me doute pas que ce que j’ai ce sont des contractions (j’suis pas futée sur ce coup là). C’est Jérôme qui une fois réveillé comprend ce qu’il se passe. En quelques instants, la voiture est démarrée et le voilà qui m’active pour aller à la maternité. Moi je suis zen et j’ai envie de prendre mon temps avant de partir mais Jérôme me presse car “on a pas le temps”. Effectivement j’avais des contractions toutes les 2 ou 3 minutes.

En 10 minutes nous étions devant la maternité et je peux vous dire que j’étais sacrement contente malgré mes contractions douloureuses. Notre bébé allait naitre le jour de mon anniversaire ! Si ce n’est pas le plus merveilleux cadeau que je puisse avoir !!!

Mon accouchement

9h02 nous sommes devant les portes du service. Osculation, je suis déjà dilatée à 4. On me met en salle de travail. Je me demandais à quoi pouvait ressembler des contractions douloureuses moi qui en ait eu tous les jours mais sans douleur. Et bien là j’étais servie, c’était juste insupportable !

Dans mon projet de naissance j’avais prévu de repousser la péridurale au maximum mais je me suis vue la demander très rapidement. Bon, il faut dire qu’en l’espace de 2h je suis passée de 4 à 8 cm! Une fois la péridurale posée, j’ai pu reprendre mes esprits et ce qui est bien c’est que j’ai pu continuer à marcher, à m’activer pour faire progresser le travail. On était bien dans notre pièce tous les deux, avec de la musique et à imaginer l’arrivée de notre petite fille.

J’ai perdu les eaux en début d’après midi. Moi qui me trimballait avec une alèse depuis des semaines, ca m’a fait rire de voir que ca arrivait finalement à la maternité. Il s’est passé beaucoup de temps ensuite avant que la phase de poussée démarre. On était en début de soirée et je commençais à me demander si notre bébé allait bien arriver ce soir.

Cette phase de poussée à été très éprouvante et longue. Plus d’une heure et demi si je me souviens bien. J’avais beau avoir eu la péridurale (2 doses), j’avais vraiment très mal et je ne voyais pas le travail avancer. Je poussais mais je ne sentais pas le bébé descendre 🙁

Et puis le médecin est arrivé et là j’ai su qu’il se passait quelque chose. Le médecin n’arrive pas sans raison. On m’explique alors qu’on va m’aider car le bébé doit sortir maintenant. Je n’avais pas vu sur le monitoring que les contractions commençaient à mettre notre bébé en souffrance. Jérôme l’avait vu mais ne m’a rien dit pour que je ne panique pas.

Le médecin m’a expliqué qu’il allait utiliser une ventouse pour aider bébé à sortir. Je crois que tout était prêt pour partir sur une césarienne si jamais cela se passait mal. Mais il aura fallu d’une poussée et elle était là. Posée entre mes jambes, toute jolie. Notre petite Lucie. Je n’avais pas réussi à me l’imaginer et ma première pensée en la voyant a été de me dire “c’est vraiment la nôtre ? mais qu’est ce qu’elle est belle”. Je l’ai instantanément aimé, d’un amour au dessus de tout. Comment décrire ce sentiment…c’est impossible !

Lucie est donc née le même jour que moi et assez proche de mon heure de naissance aussi (58 minutes plus tard comparé à moi). J’ai encore du mal à réaliser que nous partagerons tous nos anniversaires désormais. On aurait voulu le faire exprès qu’on n’y serait pas arriver.

Notre nouvelle vie à 3

Depuis sa naissance, il s’en est passé des choses. Un séjour à la maternité pas forcement évident avec la mise en place de l’allaitement un peu difficile (mais depuis cela va beaucoup mieux même s’il y a des hauts et des bas). On a pu ensuite rentrer chez nous (enfin ! 3 mois après ce jour d’hospitalisation en juin) et démarrer notre nouvelle vie à 3.

Nous sommes rentrés en France quand Lucie avait 3 semaines pour la présenter à nos familles et nous voilà rentrés en Laponie pour l’hiver depuis plusieurs semaines. Le temps file à une vitesse folle. Lucie a 3 mois aujourd’hui et j’ai beau passer tout mon temps avec elle, je trouve qu’elle grandit beaucoup trop vite (paroles de tous les parents j’imagine).

Nous sommes heureux de l’avoir dans nos vies et surtout qu’elle soit arrivée en pleine santé.

Quand je repense à ce que l’on a vécu, à cette hospitalisation, c’est difficile. Les souvenirs sont douloureux et j’ai pas mal d’images, de sensations qui resurgissent. Je crois que sur le coup je n’ai pas trop cogité, tout ce qui comptait c’était de tenir le plus longtemps possible. Aujourd’hui j’ai comme un goût amer dans la bouche du fait de n’avoir pas pu profiter de ma grossesse normalement moi qui aimais tant être enceinte en plus. Mais quand je rationalise tout cela, je me dis qu’on a évité la prématurité et ça, ça n’a pas de prix. Lucie est arrivée en pleine forme et c’est le principal !

Je voudrais profiter de cet article pour remercier toutes les personnes qui m’ont soutenu au quotidien pendant mon hospitalisation (je suis sûre que vous me lisez). J’ai été très touchée par les petits mots pour prendre de mes nouvelles au quotidien, me rassurer, me divertir. C’est fou parce que j’ai parfois reçu plus de soutien d’inconnus que de la part de certains amis. C’est la magie des réseaux, il n’y a pas que du négatif !

En France, 60 000 bébés prématurés naissent chaque année. Avant cette MAP (Menace d’Accouchement Prématurée), je ne m’étais jamais trop questionné sur la prématurité. Durant mon hospitalisation je me suis beaucoup documenté, j’ai également échangé avec des mamans qui ont donné naissance à des bébés prema et c’est là que je me suis rendue compte de tout ce que cela impliquait. Depuis, je soutiens l’association SOS Prema qui se bat pour donner les meilleures chances aux bébés prématurés et hospitalisés de bien grandir. Si comme moi le sujet vous touche, un petit don de temps en temps permettra de les aider dans cet objectif

Maintenant place au bonheur avec notre Lucie avec pour mission de l’aider à grandir et découvrir le monde 🙂

5 commentaires sur “1+1=3 !”

  1. Coucou Xavier ! Bien sûr que je me souviens de toi, on trainait tellement ensemble avec Sylvain. On se marrait bien et mon pauvre Lumo… haha J’espère que tu vas bien de ton côté 🙂

  2. Oui ca n’a pas été simple d’être seul de son côté, de ne plus avoir ses moments avec le ventre chaque jour. Mais voilà c’est derrière nous et maintenant on profite un max 🙂

  3. C’est une histoire difficile qui finit bien ! Tu as raison de souligner la place de Jérôme, car les papas sont bien démunis dans l’histoire et donnent tout pour que cela se passe bien. Je vous souhaite pleins de beaux anniversaires communs !

  4. Bravo et merci d’avoir partagé votre belle histoire : ça fait énormément de bien dans cette période perturbée où les raisons de se réjouir ne sont pas si fréquentes. Je vous souhaite de passer tous les 3 de très belles fêtes 🎄🎉🎁

  5. Hello Céline,
    Toutes mes félicitations à toi et Jérôme pour l’arrivée de Lucie.
    Quelques mois difficiles j’ai pu lire… mais maintenant cela ne sera que du bonheur de jour en jour.

    Bisous d’un ancien collègue de Promo de MEB de Paris (si tu te souviens de moi et de mes blagues sur Lumo 🙁 )

    Xavier

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